

L’œuvre la plus récente de l’artiste Avi S. Ravitzki, qui présente sa dernière exposition à la Galerie des Patriarches, à Paris.
Dans le poème du poète chinois, Guo Han, la recherche a dissous la distinction entre le personnage qui cherche un objet et l’objet lui-même. Avi Ravitzki est un poète du mot écrit et de la forme. Il a quitté son pays natal pour s’installer dans le sud de la France, une région remplie de forêts luxuriantes et de vastes cieux, où le concret est un monde qui ne devrait jamais être voilé.
Cela s’imprime dans l’épaisseur des montagnes et des forêts, où le moi ne doit jamais être caché, où Ravitzki les trace dans une écriture lyrique à l’aide de vrilles, de pinceaux, de crayons et d’encre, il exprime sa vision cosmique contenant dans sa richesse la conception même du vide. La tempête de la nature est une tempête intérieure. Les feuilles de papier de riz sont des étendues spacieuses, d’expériences lyriques et de douleur, comme un arbre abattu par une tempête, ou l’attaque piquante infligée aux feuilles de la vigne. Le paysage naturel tout autour, si proche et pourtant si étranger, reste dans un état de « est » parfait, synonyme de vide, de néant.
La floraison et la chute des feuilles sont contenues dans un monde régi par la raison, où la seule constante est le changement qui se produit chaque jour. Ravitzki a quitté les paysages urbains de Tel Aviv et de Paris pour s’installer dans les forêts du sud de la France. Son voyage intérieur et artistique s’exprime dans ses actes et ses tâches quotidiennes.
Le travail fait dans la nature et l’entretien des arbres truffiers, résonnent dans le champ de conscience de l’artiste, et sont tracés en cunéiforme à l’aide de frondes et de vrilles récoltées sur les vignes, à l’encre noire, qui s’écrit librement, de façon naturelle, jusqu’à ce que la douleur réelle surgisse. Les lignes lyriques qui émergent sont tout ce qui est dit, au-delà des mots et de l’acte artistique. Elles témoignent de la recherche quotidienne d’une autre identité, dans un autre lieu. Elles vibrent de sa voix très personnelle, riche en contradictions, qui sont peut-être autant de paysages, de tempêtes, de moments de joie et de tristesse. Ravitzki compose ses poèmes à l’encre, au fusain, avec des taches. Il griffonne le poème qu’il porte dans son cœur. Le poème d’un artiste devenu bûcheron et d’un humble nomade.
Les dessins de Ravitzki brisent les mythes urbains et ruraux, ils font éclater les rochers qui entourent son atelier et transforment l’artiste en un peintre / poète à la recherche d’un système d’écriture porteur de sens. Dans les œuvres de Ravitzki, l’art se transforme en une culture lointaine et très contemporaine. Un autre espace, un secret, les vents du temps concrètement présents.
Les œuvres de Ravitzki sont intuitives, et c’est à nous de découvrir ce qui se cache au-delà des non-dits. Ravitzki parvient à simplifier tous les grondements de sa conscience, en utilisant ce qui se passe autour de lui.